Steve McCurry – Le 11 septembre 2001

ap911-mccurry-aloneinpile-800Steve McCurry était dans son bureau à New York, dans un immeuble près de Washington Square, lorsque les avions percutèrent les tours du World Trade Center. Il venait juste, la nuit précédente, de rentrer du Tibet.

On l’appelle pour lui dire de regarder par la fenêtre. Lorsqu’il vit la fumée et les flammes, il saisit son appareil-photo et grimpa en courant jusqu’au toit de son immeuble, d’où il avait une vue dégagée sur tout le centre-ville. Entre le moment où il a commencé à photographier depuis son toit et l’écroulement de la première tour, il ne s’est écoulé que quarante minutes. Il s’est ensuite précipité sur place avec son assistant, et après avoir franchi les barrages de police, il a pu photographier le chaos indescriptible qu’il avait sous les yeux, jusqu’à la tombée de la nuit.

Il y est retourné le lendemain matin, très tôt, profitant de l’obscurité pour pénétrer dans la zone interdite, et est resté là à prendre des photos aussi longtemps qu’il n’a pas été refoulé du secteur. Dans son Journal, il note : « la tristesse était indescriptible. J’avais vu ces bâtiments chaque jour de ma fenêtre. Ils étaient, pour moi, encadrés avec la voûte de Washington Square », et encore : « J’ai essayé de traduire sur la pellicule ce que je ressentais, l’horreur et la perte. C’était totalement un autre niveau du mal ».

McCurry est guidé par une curiosité innée et un sens de l’émerveillement au sujet du monde qui l’entoure et de chaque personne qu’il rencontre. Il a une étrange faculté à traverser les frontières du langage et de la culture pour saisir des histoires relatives à l’expérience humaine.

 

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