Bülent Kiliç (né à Tunceli en Turquie en 1979) est un photojournaliste et photographe Turc. Il a fait ses études de Journalisme à Ege University – Promotion 1998 et travaille pour l’AFP depuis 2003.
Le quotidien britannique The Guardian lui a octroyé le titre de meilleur photographe d’agence de l’année 2014, pour ses photos de la frontière syrienne, d’Ukraine et de Turquie. Il reçu la même distinction du magazine américain Time.
Basé à Istanbul, Bülent Kiliç avait commencé l’année 2014 en couvrant les protestations antigouvernementales en Ukraine.

Puis il alterna les reportages à l’étranger et le suivi de l’actualité politique de son pays. Il reçoit dernièrement le 1er prix dans la catégorie «actualité chaude» au World press photo 2015, pour la photo d’une jeune femme qui venait d’être blessée lors d’affrontements entre police et manifestants à Istanbul en mars 2014.
« Cette fille avait peut-être quinze ou seize ans », raconte le photographe. « Elle était juste venue protester. Elle n’avait aucun moyen d’attaquer la police. Quand j’ai pris la photo, j’ai vu la terreur pur dans son regard. Je suis heureux que le prix reconnaisse son histoire ».
« C’est le concours de photographie le plus prestigieux au monde, c’était un rêve depuis une dizaine d’années », se félicite Bülent. « Parfois, on part en mission pour des semaines, voire des mois. Parfois, on n’a ni nourriture, ni douche, on ne dort pas. Parfois, on risque sa vie. C’est bien de voir que ce travail est reconnu ».
En mai 2014, 301 personnes meurent dans la catastrophe minière de Soma, dans la région de Manisa, en Turquie. Il suis les opérations d’évacuation.

De retour à Istanbul, il couvre les manifestations ayant éclaté pour dénoncer la responsabilités du gouvernement dans la catastrophe.
Pendant l’été, il revient en Ukraine pour l’accident du vol Malaysia Airlines vol MH17, abattu à la mi-juillet dans l’Est de l’Ukraine avec 298 personnes à son bord.
A l’automne 2014, il travailla surtout à la frontière syrienne, suivant les combats autour de Kobané. Le 22 septembre, Libération publiait une sélection de ses photos sur l’exode des Kurdes syriens.
Le 28 janvier dernier, il avait été un des premiers journalistes à entrer dans Kobané lors de la libération de la ville par les combattants kurdes après quatre mois de combats acharnés contre les djihadistes de l’EI.