Catalina Martin-Chico a commencé la photo « sur le tard » et a étudié à l’International Center of Photography de New-York. à 41 ans, Catalina Martin-Chico a été primée par le Comité international de la Croix-Rouge pour son travail au Yémen, présenté à Visa pour l’image. Rencontre avec cette franco-espagnole qui s’est donnée pour mission de témoigner du quotidien des populations dont on ne parle pas.
Comment est née l’exposition « Révolution Yéménite » ? Cela fait déjà 4 ans que je fais des reportages dans ce pays. Suivre les événements historiques tels que la Révolution de ce Printemps, est donc la suite logique de mon travail. Cette année, j’y suis allée pour deux commandes pour des magazines français : une sur des guerriers Yéménite pacifiques et une autre sur les femmes. Puis, j’ai décidé de rester plus longtemps, pour couvrir la Révolution. Au final, l’exposition est composée de dix photos sur les difficultés du corps médical et vingt-quatre autres sur le soulèvement en général.
© Catalina Martin-Chico
Comment êtes-vous devenue « spécialiste » du Yémen ? Je suis arrivée au Yémen pour réaliser un projet personnel sur les orphelinats dans le monde. Une fois là-bas, je me suis passionnée pour ce pays peu médiatisé. Alors, j’ai voulu prendre plus de temps pour explorer le pays. Aujourd’hui, j’en suis encore là !
Sur place, comment travaillez-vous avec les populations ? Je passe beaucoup de temps avec les gens que je photographie. Pour les mettre en confiance. Je plaisante avec eux, j’accepte leur invitation à manger par exemple. Le plus important est de les mettre à l’aise.
Que recherchez-vous à travers la photo ? Je veux raconter des histoires humaines. Immortaliser des moments de vie. Aller à un endroit donné, découvrir, comprendre et traduire le tout en photos.
Vous avez reçu le prix du Visa d’Or humanitaire… Cela m’a fait très plaisir. D’abord parce que c’est un moyen d’être reconnue par la profession, mais c’est aussi important pour le Yémen. Ma mission est accomplie, une fenêtre est ouverte sur ce pays. Bien sûr, le soutien financier qui vient avec le prix n’est pas négligeable. Notre métier est précaire et difficile, et la somme reversée permet souvent soit de réinvestir dans un autre projet, soit de tout simplement payer le loyer.