Le palmarès du Prix Bayeux-Calvados des correspondants de guerre a récompensé, samedi 11 octobre, des reportages sur Bahreïn, la Syrie et la Centrafrique.
L’Agence France-Presse (AFP), le quotidien britannique Times, France Inter ou encore la BBC et Arte font partie des médias récompensés.
Le jury international, présidé par l’Américain Jon Randal, a ainsi récompensé Mohamed Al-Shaikh (de l’AFP) pour son reportage réalisé à Bahreïn, « La majorité chiite poursuit ses manifestations contre le pouvoir ». Trois des sept prix décernés par le jury distinguent des reportages sur la Syrie.
Dans la catégorie presse écrite, le prix est allé à Anthony Loyd pour son reportage– intitulé « Je pensais qu’Hakim était un ami. Et il m’a tiré dessus » – paru dans le Times « qui éclaire la grande difficulté des journalistes à couvrir le conflit syrien », ont indiqué les organisateurs dans un communiqué.
Du côté de la télévision, le reportage de Marcel Mettelsiefen pour Arte Reportage,« Syrie : la vie, obstinément », l’emporte, ainsi que celui de Lise Doucet (BBC), qui portait sur la ville de Yarmouk, en Syrie, dans la catégorie « format court ».
©Marcel Mettelsiefen
En radio, c’est Olivier Poujade, de France Inter, qui reçoit le trophée pour son reportage « L’opération Sangaris dans le piège de Bangui ». Le Prix jeune reporterphoto revient à Alexey Furman pour son « saisissant » reportage sur la crise ukrainienne, selon le communiqué des organisateurs.
Enfin, le Trophée webjournalisme est décerné à un reportage à Grozny signé Gerald Holubowicz, Olga Kravets, Maria Morina, Oksana Yushko et Anna Shpakova
Un reportage du photographe turc Emin Ozmen montrant des décapitations par des djihadistes en Syrie a été récompensé samedi par le public, interpellant la profession qui choisit généralement de ne pas publier ce genre d’images.
Le reportage montre en gros plan l’exécution au sabre de quatre soldats de l’armée régulière syrienne par le groupe Etat islamique en Irak et au Levant. Ce travail a fait l’objet de vifs débats au sein du jury de professionnels qui avait choisi de ne pas le récompenser. « Cette réalité sanglante que nous vivons au Moyen-Orient, il faut que tout le monde la constate et que l’on agisse pour empêchercela », a plaidé Emin Ozmen.
Ces cérémonies du Prix Bayeux-Calvados ont été marquées par l’hommage rendu, jeudi, aux journalistes tués ces derniers mois. Les parents de James Foley, journaliste américain assassiné par l’Etat islamique et la famille de Camille Lepage, journaliste de 26 ans tuée en mai en Centrafrique, sont venus jeudi se recueillir au Mémorial des reporters de Bayeux, où une 28e stèle, avec les 113 noms des journalistes tués entre avril 2013 et août 2014 a été dévoilée. Ce lieu unique en Europe rend hommage aux près de 2 290 journalistes décédés depuis 1944 dans l’exercice de leurs fonctions.
© Camille Lepage / AFP PHOTO