Interdites de stade dans leur pays, les supportrices iraniennes ont suivi leur équipe au Brésil

Dans leur pays, elles n’ont pas le droit de regarder un match de foot en public. Mais dans les tribunes des stades brésiliens où se déroule la Coupe du monde de football, certaines supportrices iraniennes ne cachent par leur enthousiasme derrière le voile réglementaire.

Alors que le site de la chaîne Al-Arabya évoque, mercredi 18 juin, la viralité sur les réseaux sociaux des photos de ces spectatrices, francetv info propose un retour sur ces rebelles du Mondial.

L’équipe nationale iranienne a affronté le Nigeria lundi. Mais pour un journaliste de la BBC, l’action la plus intéressante ne se passe pas sur le terrain, où la rencontre s’achève par un match nul (0-0) soporifique, mais dans les tribunes. « Les supportrices iraniennes portent le contraire du hijab, le look brésilien, mais agitent furieusement le drapeau de la République islamique », tweete-t-il.

Certains de ses « followers » ont également relevé cette entrave à la loi islamique selon laquelle les femmes ne peuvent se montrer en public la tête nue, sous peine d’amende. D’autant qu’en Iran, les députés conservateurs sont revenus à la charge ces dernières semaines pour durcir la législation sur la tenue vestimentaire des femmes, a rapporté dimanche la RTFB. Selon l’agence de presse officielle Irna, environ 2 000 Iraniens ont fait le déplacement au Brésil pour suivre les match de la « Team Melli ».

Autre interdit bravé : le baiser. Sur une photo prise par un photoreporter de l’AFP, on voit un couple s’embrasser, tout deux le visage peint aux couleurs de l’Iran. Or, la république islamique interdit ce type de démonstrations d’affection en public.

4207335Des supporters iraniens s’embrassent pendant la rencontre Iran-Nigeria, le 16 juin 2014,
à Curitiba, au Brésil.  (BEHROUZ MEHRI / AFP)

A l’occasion de la dernière Coupe du monde, en Afrique du Sud, les autorités iraniennes avaient commencé à interdire les retransmissions mixtes des matchs dans les cinémas. A l’époque, un responsable de la police, cité par le sitePolicymic (en anglais), avait déclaré que « les hommes qui regardent le foot peuvent s’exciter et utiliser un langage vulgaire ou dire des blagues salaces. » Une attitude pouvant nuire à « la dignité des femmes [qui] devraient remercier la police ». Du coup, cette année encore, en Iran, les bars, cafés et restaurants n’ont pas été autorisés à diffuser les matchs. Une décision (parfois contournée, explique The National – en anglais) prise après avoir abandonné l’idée de les laisser organiser des retransmissions pour hommes et femmes séparément.

La symbolique de ces photos de supportrices est d’autant plus forte que les Iraniennes se battent dans leur pays pour avoir accès aux stades. Le 15 juin, à l’occasion d’un match de volley ball à Téhéran entre l’équipe iranienne et l’équipe brésilienne, une manifestation a été organisée aux abords du stade, pour protester contre l’interdiction faite aux femmes d’assister à certains évènements sportifs, rapporte Al Monitor.

Source: FranceTv info

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