Camille Lepage meurt à 26 ans en couvrant la guerre civile centrafricaine de 2013-2014 . Le film intitulé sobrement « Camille » retrace le parcours de cette photojournaliste française aguerrie au destin aussi dramatique qu’au conflit qu’elle aura couvert.
La Française Camille Lepage s’installe en République centrafricaine en 2013. Elle a 25 ans lorsqu’elle photographie les premières manifestations étudiantes. Quand le pays bascule dans la guerre civile, en décembre 2013, l’opération militaire française Sangaris est déclenchée et la presse internationale débarque à Bangui. Camille connaît déjà tout le monde sur place. Cette maîtrise du terrain va lui permettre d’intégrer l’une des milices anti-Balakas dans le nord du pays.
La jeune reporter partage leur quotidien et se déplace avec eux. Le 12 mai 2014, le groupe tombe dans une embuscade et Camille est tuée avec quatre miliciens. « Camille » retrace le destin tragique de la photo-reporter.
Ce long-métrage est aussi l’une des premières oeuvres cinématographiques à avoir été tournée en Centrafrique.
Boris Lojkine, le réalisateur du film, a choisi de faire jouer la plupart des rôles à des des Centrafricains. « Les Centrafricains qui sont venus sur le tournage, ne sont pas venus que pour l’argent. Pour eux, c’était important de raconter à travers l’histoire de Camille, une page de l’histoire de leur pays.«
A Bayeux, au prix des correspondants de Guerre, ils sont nombreux à avoir travaillé avec Camille Lepage en Centrafrique. Jérôme Delay dirige depuis de nombreuses années l’agence Associated Press sur le continent africain. Il témoigne de « son courage remarquable« .
Michaël Zumstein, reporter-photographe de l’Agence VU, a intégré le tournage du film. Il joue son propre rôle et a coaché l’actrice Nina Meurisse qui interprète Camille Lepage. Il assure que « Camille avait toutes les qualités pour devenir une excellente journaliste et une fantastique photographe. »
Tous s’accordent sur ce même point : Camille avait du talent, du courage et avait progressé de manière fulgurante.
Face à la précarité du métier de photo-reporter, Maryvonne Lepage, la mère de Camille, a créé l’association « Camille Lepage – On est ensemble ». Cette dernière finance des stages de survie pour les jeunes photo-reporters indépendants qui ne sont pas salariés par une rédaction.
« Camille est toujours avec moi« , assure-t-elle. « Quelque part elle m’accompagne. On avance dans cette vie sans elle tout en l’ayant près de moi.«