Profession reporters – Deux baroudeuses en terrain miné

Manon et Véronique, journalistes indépendantes, parcourent le monde depuis une dizaine d’années pour couvrir l’actualité la plus sensible. La première écrit, la seconde photographie. On les retrouve sur des fronts aussi différents que celui des lycéennes nigérianes enlevées par Boko Haram ou celui des combattants kurdes contre l’Etat islamique en Irak.
Cet ouvrage présente 8 reportages avec, à chaque fois, le récit des coulisses de chacun de leur voyage, leurs trucs de reporters, des portfolios d’images inédites, l’analyse des photographies les plus saisissantes, et enfin l’article tel qu’il est paru, souvent en exclusivité.

Un ouvrage passionnant sur le grand reportage et un portrait en filigrane de deux femmes hors du commun.

Entretien avec Manon Quérouil-Bruneel :

Profession reporters, en quoi cela consiste-t-il ?
Avant toute chose, notre particularité avec Véronique, c’est de former un binôme photographe-journaliste. Un regard croisé entre textes et photographies sur des thèmes d’actualité et d’autres qui le sont moins. Après l’enlèvement des lycéennes par Boko Haram, nous sommes parmi les premières à nous être rendues sur place pour recueillir la parole des mères. Notre reportage a été publié par le magazine Marie-Claire. Le résultat de notre travail se trouve en kiosque mais rien, en revanche sur nos difficultés pour réaliser un reportage : les galères pour se rendre sur place, les montages financiers, les conditions de réalisation compliquées, notamment quand nous nous rendons dans une zone de guerre. L’idée du livre, c’est de montrer vraiment les coulisses du reportage, de ne rien cacher de nos déceptions, échecs, craintes, peurs…

Un reportage particullièrement rocambolesque ?
En Afghanistan. C’est un pays que l’on connaît bien parce que nous avons été toutes les deux basées là-bas pendant plusieurs années. C’est d’ailleurs là que nous nous sommes rencontrées. C’était un sujet sur les milices censées prévenir le retour annoncé des talibans, qui a été compliqué à mettre en place et à réaliser. Les chefs de guerre sont des êtres volatils, qui ne contrôlent qu’un périmètre limité au-delà duquel ils n’ont aucune autorité. Il nous fallait faire copain-copine avec plusieurs d’entre eux pour nous assurer d’une certaine sécurité.

En quoi vos reportages se différencient-ils de ceux de vos confrères ?
Peut-être justement parce que nous réfléchissons à deux, en termes d’information et de photographies. Nous nous efforçons de proposer un travail cohérent et le plus complet possible. Comme nous sommes indépendantes, nous ne pouvons pas rivaliser avec les moyens des magazines, nous sommes donc obligées de trouver des angles un peu différents et des méthodes de travail parfois peu orthodoxes. Nos reportages racontent la guerre, l’actualité et les hommes autrement, c’est toute la force de notre travail.

Manon Quérouil-Bruneel, journaliste indépendante, et Véronique de Viguerie, photographe indépendante, réalisent ensemble, depuis plusieurs années, des reportages aux quatre coins du monde. Leurs articles sont régulièrement publiés par de grands magazines comme Marie-Claire, Paris Match, Le Figaro Magazine et Géo. Elles ont été, à de multiples reprises, récompensées pour leur travail (Bourse Lagardère Jeune Talent, prix de l’audace journalistique, World Press Photo 2009, Femme en Or 2014).


Profession reporters – Deux baroudeuses en terrain miné

Manon Quérouil-Bruneel
Véronique de Viguerie
224 pages
29€

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