Après avoir reçu plus de 78 000 photographies réalisées par près de 4 700 photographes, les experts du concours World Press Photo ont annoncé les finalistes du concours 2019.
Ils ont sélectionné 43 photographes de 23 pays qui représentent le meilleur du photo journalisme. Parmi ces finalistes, on compte 32% de femmes. Une belle augmentation en comparaison avec l’année précédente, où seulement 12% de femmes étaient présentes.
Les photos sélectionnées sont classées en huit catégories : « sujets contemporains », « infos générales », « environnement », « nature », « projets au long cours », « portraits » (qui remplace la catégorie « gens »), « actualité » et « sport ».
Cette année, le concours a été enrichi d’un nouveau premier prix. En plus de la photo de presse mondiale de l’année qui célèbre la meilleure image individuelle réalisée par un journaliste, un deuxième prix important est remis : la photo histoire de l’année.
Ce prix rend hommage à un photographe dont « la créativité et les facultés à saisir l’image ont donné vie à une histoire, témoin d’un événement ou d’une question journalistique majeure en 2018. »
Parmi les favoris, le photographe italien Marco Gualazzini qui a couvert la crise humanitaire au Tchad.
Une crise provoquée par une combinaison complexe de conflits politiques et de facteurs environnementaux. Le lac Tchad – l’un des plus grands lacs d’Afrique et une bouée de sauvetage pour 40 millions de personnes – connaît actuellement une désertification massive. En raison de l’irrigation non planifiée, de la sécheresse prolongée, de la déforestation et de la mauvaise gestion des ressources, la taille du lac a diminué de 90% au cours des 60 dernières années. Les moyens de subsistance traditionnels, tels que la pêche, se sont essoufflés et les pénuries d’eau provoquent des conflits entre agriculteurs et éleveurs. Le groupe djihadiste Boko Haram, très actif dans la région, profite des difficultés et de la faim généralisée en utilisant les villages locaux comme terrain de recrutement et y contribue. Le conflit prolongé a déraciné 2,5 millions de personnes, selon l’OCHA, aggravant l’insécurité alimentaire
Catalina Martin-Chico, elle aussi, est nommée dans les deux catégories pour sa photo d’une femme enceinte colombienne, prise après la levée de l’interdiction de grossesse imposée par le mouvement rebelle des FARC.
La photo d’une ranger au Zimbabwe figure parmi les six finalistes du grand prix de la photo de l’année. Elle a été prise par Brent Stirton, collaborateur régulier du Figaro Magazine et de National Geographic. Akashinga, une unité de rangers exclusivement féminine qui a été créée pour repenser la lutte contre le braconnage et la défense de l’environnement en impliquant les communautés locales.
Ce concours rend hommage aux journalistes qui mettent tout en œuvre et n’hésitent pas à affronter le danger pour traiter des sujets et des histoires importantes. Une belle manière de mettre à l’honneur cette profession vitale de l’information.
Les noms des gagnants seront annoncés lors d’une cérémonie de remise des prix à Amsterdam le 11 avril 2019.