Parmi les nombreuses photographies que Robert Doisneau a consacrées au quartier des Halles de 1933 à sa mort, 150 tirages, pour la plupart vintages, seront présentés au public. Une salle consacrée aux photographies en couleur des années 1960, permettra de porter un regard nouveau à la fois sur les Halles et sur l’oeuvre du photographe.
Pour ceux qui n’ont pas connu « le trou des Halles » ou encore les pavillons Baltard, l’exposition montre la vie, la couleur et le caractère du quartier entre les années 30 et les années 70.
Le regard du photographe se pose sur tous ces corps de métiers, qui font des Halles, un endroit mythique d’échange et de commerce en plein cœur de la capitale.
Dans les années 1950, le quartier regroupe pas moins de 5000 personnes, véritable fourmilière que Doisneau affectionne particulièrement et photographie sans limite.
Puis arrive l’époque du changement, trop à l’étroit pour encaisser sa mutation, inadapté et obsolète, les halles doivent évoluer, Doisneau en colère vient alors une fois par semaine pour immortaliser la mutation en cours.
« Je me levais à 3 heures du matin, à Montrouge, pour me rendre là-bas, parmi les travailleurs de l’aube, ceux qui déchargeaient les camions, ceux qui mettaient la marchandise en place. Difficile à photographier : manque de lumière, réflexes ralentis par la fatigue, tellement d’images possibles ! Et puis c’était intimidant. Mais je me suis accroché. Je savais que cela allait disparaître. Je voulais absolument en fixer le souvenir. »
Le regard du photographe, esthétique et sociologique, se fait patrimonial. Il enregistre tout : la destruction des Pavillons en 1971, les différents états du « trou », le chantier de reconstruction. Robert Doisneau va jusqu’à Rungis, pour comprendre et voir ce que ses amis sont devenus, et ne peut que constater la disparition, dans un univers de béton, de ce qui faisait l’esprit des Halles parisiennes.
Vidés de leur activité de destination, les pavillons Baltard et leur magnifique architecture métallique sont menacés : infatigable, Robert Doisneau photographie les arcs, les entrelacs, les transparences. Ces images constituent aujourd’hui un témoignage précieux sur ce patrimoine disparu.
Le visage des Halles change au cours des années et le travail de Doisneau prend un regard documentaire sous son œil humaniste pour laisser une trace de ce passé, de ces moments d’échange et de vie au cœur de ce vieux quartier parisien.
Un témoignage esthétique et historique auquel la mairie de Paris consacre une exposition gratuite à l’Hôtel de Ville, jusqu’au 28 avril.
Paris les Halles par Robert Doisneau
Jusqu’au 28 avril 2012
29 rue de Rivoli / 75004 Paris
Métro : Hôtel de ville – ligne 1 – Bus : 70/72/74/76/96
Horaires : Tous les jours sauf dimanches et fêtes de 10h à 19h. Dernier accès à 18h30.
Accessible aux personnes à mobilité réduite. Pour toutes informations : 01.42.76.51.53
Entrée libre