Cette année, un des éléments particulièrement intéressant du Festival « Visa pour l’Image » est le printemps arabe. Les images de l’exposition restituent l’atmosphère tragique vécue par les populations arabes qui ont fui les zones de conflits, de manière très réaliste.
Les autres thèmes représentés sont le 10e anniversaire des attaques terroristes du 11 septembre, le tsunami au Japon, les affrontements violents en Côte d’Ivoire, les élections en Haïti, les manifestations en Grèce, l’industrialisation en Inde et les traces de guérilla encore visibles dans les Balkans. Parmi les photojournalistes dont les œuvres sont exposées se trouvent Yuri Kozyrev, Jonas Bendiksen, Cédric Gerbehaye, Lu Nan, Valerio Bispuri, Fernando Moleres, Joao Silva et Ed Ou. Des agences telles que Getty images, EPA, Corbis et Agence Vu sont aussi présentes.
Qui plus est deux thèmes importants ont été débattus lors de ce festival : la question de l’avenir du photojournalisme et de la photographie en règle générale. Une des institutions les plus importantes en France pour le photojournalisme est l’Association Nationale des Iconographes. Sa présidente, Aline Manoukian, estime qu’une des conséquences d’internet est l’augmentation très importante du nombre de photographies ce qui n’est pas sans conséquence selon elle. « Les gens ont perdu confiance dans le photojournalisme à cause de photos de mauvaise qualité ou trafiquées. A l’avenir, les gens pourraient ne plus faire confiance aux journaux pour la même raison. C’est pour cela que les journaux doivent éviter d’utiliser des photographies en lesquelles ils n’ont pas entièrement confiance » ajoute Aline Manoukian.
Mme Manoukian ajoute que les photographes finissent par vendre leur travail à des journaux et à des magazines à un prix trop bas qui ne leur permet pas de rentrer dans leurs frais. Elle estime qu’une rémunération minimum devrait être mise en place pour cette profession. Claire Guillot, qui travaille pour le journal Le Monde, remarque que les photographes et les photojournalistes présents au festival ne sont pas seulement des Occidentaux, mais que le monde entier y est représenté. « Auparavant, les événements de par le monde étaient couverts par des photographes occidentaux et véhiculaient certains stéréotypes.
Aujourd’hui les photographes issus de la région peuvent suivre des événements plus facilement » explique-t-elle. Elle ajoute que le manque de formation en photographie fait cruellement défaut dans de nombreux pays.