La photo emblématique du séisme japonais

Elle est debout, les pieds joints, au milieu des décombres, emmitouflée dans un couverture beige avec un regard perdu derrière sa frange: la photo de cette jeune femme rescapée du séisme a fait le tour du monde par Une interposées, devenant l’image emblématique du drame japonais.

L’auteur de l’image est Tadashi Okubo, photographe pour le Yomiuri Shimbun, un des grands quotidiens japonais. La photo a été prise samedi 12 mars à Ishinomaki, une des villes les plus touchées par le tsunami consécutif au tremblement de terre. Le surlendemain on apprenait que 10.000 habitants sur les 16.000 de la ville côtière étaient portés disparus.

« Nous consultons en permanence les sites des journaux avec qui nous travaillons, pour le cas échéant leur racheter des photos« , explique Eric Baradat, responsable photo de l’Agence France-Presse pour l’Asie. « Nous leur avons racheté la photo pour 300 dollars, un prix habituel qui correspond au prix d’une journée de travail d’un photographe« .

Les agences américaine Associated Press (AP) et britannique Reuters ont elles aussi acquis l’image et la diffusion sur les « fils » des trois agences mondiales explique que la quasi-totalité des journaux du monde entier a reçu l’image.

Ainsi, cette même photo apparaîtra signée Yomiuri Shimbun-AFP en Une de l’International Herald Tribune, ou Tadashi Okubo-AP sur celle du Figaro.

Plein cadre comme à la une de l’IHT où la jeune femme semble perdue au milieu d’un décor de désolation ou en plan serré, fragile silhouette semblant grelotter, l’image a été traitée de différentes façons.

Plusieurs dizaines de quotidiens dans le monde entier, prestigieux ou non, ont décidé d’en faire leur Une.

Des centaines de sites web ont repris l’image et nombre de news magazines l’ont utilisée pour leur couverture. En France, pas moins de quatre hebdomadaires (Paris Match, Le Point, le Nouvel Observateur et Le Pèlerin) l’on fait.

« C’est une très bonne photo, ce n’est pas un hasard si elle se retrouve partout« , estime Jean-François Leroy, directeur du festival de photojournalisme Visa pour l’Image. « Historiquement, je pense qu’on n’a pas vu un phénomène pareil en nombre de parutions depuis la photo de l’AFP d’Hocine » (photo de la « madone en pleurs » de Bentalha, du nom du village algérien où avait été perpétré un massacre en 1997).

« En 50 ans de World Press (le plus prestigieux des prix de photojournalisme), on a toujours récompensé des images de femmes qui pleuraient, des images de femmes avec un enfant, ou des images de femmes seules abandonnées se protégeant, avec une couverture ou autre chose« , relève M. Leroy.

Sources : AFP et France 2

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