Exposition virtuelle : GILLES CARON, « Un monde imparfait »

« Un monde imparfait », c’est le constat amer fait par Gilles Caron dans une lettre à sa mère en 1960, alors qu’il effectue son service militaire en Algérie. Ce monde le déçoit, le révolte, l’ennuie.

Gilles Caron a disparu en 1970 sur la route n°1 qui reliait le Cambodge au Vietnam dans une zone contrôlée par les khmers rouges de Pol Pot. C’est le terme brutal d’une vie de photoreporter, au sein de l’agence Gamma, aussi exceptionnelle que brève au cours de laquelle il réalisa plus de 100 000 photos dont certaines sont devenues iconiques.
Il impose  sa signature de reporter et couvre les sujets les plus variés, du monde du spectacle à mai 68 en passant par l’Irlande et le Vietnam.

A l’occasion des 50 ans de sa disparition, l’exposition « Gilles Caron, un monde imparfait » propose de (re)découvrir son travail tout en dévoilant les coulisses de son œuvre : que se cache-t-il derrière ces photographies incontournables ? Comment Gilles Caron travaillait-il sur le terrain ? Quelles sont les images moins connues, éclipsées par celles qui parurent à la Une des journaux ? C’est alors un autre visage du photographe, plus intime, qui se dessine au fil des voyages. Chacune des images incontournables qui ont marqué notre mémoire collective est accompagnée d’une constellation de photographies l’entourant, de celles qui sont restées dans les cartons ou dans la pénombre, à l’abri des regards.

Une époque de conflits, de guerres, de famines et de tragédies revit sous nos yeux. Les “théâtres des opérations” ont pour nom Israël pendant la guerre des six jours, le Vietnam, le Biafra, Mai 68 (et cette photo parmi les plus symboliques de ce printemps: Daniel Cohn-Bendit provocateur face à un CRS), l’Irlande des catholiques face à l’armée britannique, Prague, le Tchad.

« Il n’y a aucune raison pour que ce monde imparfait et ennuyeux qui m’a été donné à la naissance, je sois obligé de l’assumer et de l’améliorer dans la mesure de mes moyens. On subit toujours, mais de diverses façons. Ne rien faire, c’est désolant. Jouer un rôle, c’est prendre son siècle en main, en être imprégné tout entier. » écrit Gilles Caron dans une lettre à sa mère le 6 mai 1960. Gilles Caron, témoin exceptionnel d’un monde “qui le déçoit, le révolte, l’ennuie. Il n’aura de cesse, au cours de sa courte carrière, de le photographier, d’en montrer les limites mais aussi les moments de grâce”.

La crise sanitaire ne permettant la visite de l’exposition qu’en jauge limitée, la Salle d’Attente et la fondation Caron nous offrent une visite virtuelle de cette exposition installée au Cellier jusqu’au 7 février au travers d’une vidéo d’une dizaine de minutes.

Photo : Première division hélico – Guerre du Viêt Nam
date : Décembre 1967
Pays : Viêt Nam
Auteur : Gilles Caron
Copyright : Fondation Gilles Caron / Clermes ©

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