Sabine WEISS – « Photographies 1950-1990 »

La Galerie Guillaume réunit petits et grands formats de l’artiste autour de la thématique de la main, qui est en filigrane dans l’ensemble de son travail.

« Chez Sabine Weiss, la photographie est toujours un grand geste vers l’autre, un dialogue synthétisé en un cliché. Ses photos humanistes parlent de la vie qui ne s’arrête pas à une pose, mais qui s’inscrit dans chaque être, comme les lignes de la main» explique Guillaume Sébastien.

A travers les clichés de Sabine Weiss exposés à la Galerie Guillaume, on découvre des êtres saisis dans leur quotidien. Sans artifice, avec un sens aigu du cadrage et une maîtrise parfaite de la lumière et des contre-jours, Sabine Weiss capte l’essentiel. « Le photographe est lié à l’instant, cet instant fugitif et merveilleux qu’il faut saisir tout en composant l’impact visuel de la photographie », raconte-t-elle.

Sabine Weiss a rapporté des images de ses nombreux voyages, guidée par son regard complice et mutin porté sur ses contemporains qu’elle croise en chemin.  « J’aime ce dialogue constant entre mon appareil, mon sujet et moi, ce qui me différencie d’autres photographes qui ne cherchent pas cet échange et qui préfèrent se distancier de leur sujet » explique la photographe.

Les clichés de Sabine Weiss  figurent dans les collections du MOMA, du Metropolitan Museum of Art, du Musée National d’Art Moderne à Paris, de la Maison européenne de la photographie. Sabine Weiss est régulièrement exposée à la Galerie Guillaume. Toutefois, c’est la première exposition personnelle  que la galerie lui consacre.

Sabine Weiss s’éloigne du portrait codifié. Elle laisse la personnalité du modèle s’exprimer à travers des mouvements naturels et involontaires. La photographe dévoile des corps vrais et sans mise en scène et s’étonne de l’universalité du geste spontané : « Le réflexe de mettre sa main devant la bouche lorsqu’on est étonné est le même dans tous les âges et toutes les civilisations. Le geste est révélateur de la pensée et de l’émotion du sujet que je photographie ».

Le travail de Sabine Weiss mêle habilement poésie et observation sociale : « Lumière, geste, regard, mouvement, silence, repos, rigueur, détente, je voudrais tout incorporer dans cet instant pour que s’exprime avec un minimum de moyen l’essentiel de l’homme. Mes photos expriment un certain amour que j’ai pour la vie » explique-t-elle.

PHOTO-SABINE-WEISS« Je n’aime pas les choses très éclatantes mais plutôt la sobriété… il ne s’agit pas d’aimer bien, il faut être ému. L’amour des gens, c’est beau. C’est grave, il y a une profondeur terrible. Il faut dépasser l’anecdote, dégager le calice, le recueillement. Je photographie pour conserver l’éphémère, fixer le hasard, garder en image ce qui va disparaître : gestes, attitudes, objets qui sont des témoignages de notre passage. L’appareil les ramasse, les fige au moment même où ils disparaissent ».

Après avoir travaillé pour Willy Maywald, Sabine Weiss a ensuite fait de la photographie pour la mode et la publicité et le reportage. Elle entre à l’agence Rapho en 1952 et elle collabore aussi à des revues, parmi les plus renommées aux Etats-Unis et en Europe (Vogue, Match, Life, Time, Newsweek etc.). Sabine Weiss a également participé aux plus importantes manifestations photographiques de son temps à commencer par « The Family of Man », réalisée en 1955 par Edward Steichen pour le MoMa avant de faire le tour du monde.

Depuis quelques années, celle qui fut l’amie de Robert Doisneau et de Willy Ronis se consacre entièrement à de nombreuses expositions et publications qui témoignent de l’importance de son œuvre.

Robert Doisneau dit à propos des photographies de Sabine Weiss : « Ses scènes, en apparence inoffensives, ont été inscrites avec une volontaire malice juste à ce moment précis de déséquilibre où ce qui est communément admis se trouve remis en question ».

Jusqu’au samedi 12 janvier 2013 de 14h à19h
Lieu : Galerie Guillaume, 32, Rue De Penthièvre / Paris 75008
Métro/Transport : Miromesnil

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