Doisneau à la cité de la Musique

Rolleiflex en bandoulière, Robert Doisneau a arpenté des années durant Paris et ses banlieues. Dans ses clichés, la musique est partout présente et participe surtout du regard humaniste du photographe. Car l’amour pour la musique naît souvent chez Doisneau d’un amour pour les gens : en témoigne la série réalisée avec Jacques Prévert, ou encore l’immense galerie de portraits magnifiant son ami violoncelliste Maurice Baquet.

Les gitans de Montreuil, 1950 © Atelier Robert Doisneau

« Je n’emmène personne. La déambulation est un vice solitaire. J’aurais bien trop honte d’exhiber mes hésitations, mes retours en arrière et, surtout, mes attentes déraisonnables. »

Ethnologue du quotidien, metteur en scène de son propre petit théâtre, Robert Doisneau passe beaucoup de temps à marcher dans la banlieue sud et, à l’époque, la musique y est partout. Des musiciens aux fanfares, il s’attache à montrer tout ce qui donne des airs de fête à la rue.

« J’ai l’oreille complètement en friche pour le classique, mais la chanson m’aide. Dans la rue, vous sifflotez des petits airs qui vous donnent du courage. »

Photographe reporter, technicien hors pair, Robert Doisneau sait tout faire et les rédacteurs en chef des journaux ne se privent pas de son talent.

En 1947, grâce à ses reportages à Saint-Germain-des-Prés, Doisneau entre en contact avec Pierre et Jacques Prévert. Sa rencontre avec le poète conduit à de nombreuses promenades dans le nord de Paris, du canal Saint-Martin à la porte de la Villette. Devenu un de ses proches amis, Jacques Prévert aura une influence majeure sur son travail.

Juliette Gréco à Saint-Germain-des-Prés, 1948 © Atelier Robert Doisneau

« Les caves, la faune, les artistes, enfin tout ce qui constitue l’extrême pointe de la civilisation occidentale. »

Robert Doisneau se balade souvent à Saint-Germain-des-Prés, qu’il appelle « le nouveau Montparnasse ». Il passe des nuits à y photographier les jazzmen qui viennent jouer dans les caves de ce quartier : Big Bill Broonzy, Mezz Mezzrow, Bill Coleman, Claude Luter…

« Alors que le délinquant vieillissant que je suis voit ces gens sérieux que sont les conservateurs et autres bibliothécaires faire grand cas de ces images glanées dans des conditions illégales, je sens monter en moi une délicieuse jubilation. »

Dans les années 1980, Robert Doisneau est reconnu et célébré. Il continue ses balades dans Paris et prend plaisir à y photographier toute une nouvelle génération d’artistes – que ce soit pour leurs pochettes de disques ou des reportages pour des journaux comme Actuel. Les Rita Mitsouko, Les Négresses Vertes ou encore Renaud comptent parmi eux. Plus il vieillit, plus il rechigne à mettre le nez dans ses archives et préfère aller retrouver des jeunes gens, le présent, toujours et absolument.

Rita Mitsouko au Parc de la Villette, 1988 © Atelier Robert Doisneau


Bassiste/guitariste du groupe Moriarty et directeur artistique de son label Air Rytmo, Stephan Zimmerli (alias Zim Moriarty) initie un travail d’identité visuelle, traduisant le son du groupe en principes graphiques. Artiste plasticien, musicien, architecte et scénographe, il s’appuie sur une pratique quotidienne du dessin, de la photographie et de la musique. Pour cette exposition, Stephan Zimmerli signe non seulement la scénographie, mais aussi des dessins originaux qui ponctuent le parcours.

Exposition Doisneau et la musique
Du 4 décembre 2018 au 28 avril 2019

Musée de la musique – Cité de la musique
221, avenue Jean-Jaurès
75019 Paris

Exposition ouverte du mardi au jeudi de 12h à 18h 
Vendredi de 12h à 20h 
Samedi et dimanche de 10h à 20h

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