Nous montrer que la guerre n’est pas loin, qu’elle nous concerne, et que des populations l’ont comme seul paysage dans leur quotidien. Nous interpeller également sur ce que l’on peut faire des images aujourd’hui.
C’est dans ce but que Patrick Chauvel a créé « Guerre-ici » : une exposition qui veut sonner le réveil de nos consciences en mettant en perspective des scènes rapportées de Beyrouth, de Panama, de Tchétchénie… avec la réalité douce de Paris, Deauville ou Bayeux
Les guerres, celles qui se passent « loin » de chez nous, rendues abstraites par la distance et pourtant si proches dans leurs violences, celle qui, ici, est plus sournoise, celle du non-dit, des petites et grandes injustices qui passent au quotidien, qui cachent le racisme et l’ignorance – les enfants de la guerre.
Tout paraît toujours normal avant la guerre, après, c’est trop tard. En regardant celles des autres, là-bas dans l’autre monde, on pourrait se regarder nous-même et éviter que le nôtre bascule à son tour.
GUERRE-ICI est une alerte. Des photos qui permettent de faire vivre un court instant ce que ressentent les autres pour mieux comprendre notre belle société qui regarde sans voir. Toutes ces guerres nous concernent : on assassine des hommes autour de nous. Notre indifférence nous rend complice, elle nous met en danger aussi.
GUERRE-ICI est une projection dans l’espace, la guerre à Paris, juste pour penser aux autres, une urgence, un cri qui m’échappe, pour ne plus entendre « on ne savait pas ». Ne plus entendre les rédactions dire « c’est loin, les gens en ont marre, ils veulent des histoires qui les concernent ».
Le plan de l’expo ici